Nous avons une tendance naturelle à créer un narratif autour des sensations physiques désagréables ou émotions inconfortables. Notre mental va construire dessus. C'est ainsi qu'on va passer d'une douleur physique à une véritable souffrance.
Imaginons, vous êtes dans un cours de Yoga, vous restez longtemps en guerrier, votre muscle se tétanise. Très souvent le mental va commencer à créer ce fameux narratif : "Ohlala mais c'est nul, le Hatha Yoga je savais que c'était pas pour moi, et puis ce prof pourquoi il nous fait faire ça. Je devrais claquer la porte, mais si je claquais la porte, comment cela serait-il vu ? ".
Ca vous semble familier ?
Voilà tout ce qui peut se passer dans un esprit, que ce soit d'une façon ou d'une autre. Parfois cela s'accélère tant que vous en ressentez un vertige, la machine de votre cerveau est lancée et produit des narratifs et drames plus rapidement que vous ne pouvez les assimiler. Cela crée notamment de nombreuses anxiétés. Nous connaissons tous parfaitement ce point dans la côte, ou une douleur au coeur qui nous fait démarrer au quart de tour, chercher sur Internet les symptômes de l'arrêt cardiaque. On peut en rire mais chez certaines personnes ces anxiétés et ces scénarios sont devenus un véritable enfer.
Voici les couches de drames que notre esprit peut rajouter à une simple sensation physique.
Et c'est la même chose dans notre corps. On peut ressentir de la tristesse, on peut sentir la gorge qui se serre ou pleurer. Nous pouvons l'accueillir, se dire "Je ressens de la tristesse". Le mental va prendre le relais en construisant un narratif ici aussi "Oui mais si je suis triste c'est mon besoin d'être en lien avec tel personne qui n'est pas rempli, donc je suis triste". Ok si cela s'arrêtait là, nous pouvons gérer.
Mais ensuite le cerveau va généralement continuer à s'emballer en disant "c'est toujours pareil, cette personne ne m'appelle jamais et personne ne m'aime, je vais mourir seul, de toutes façons c'est normal je suis nul. Pourquoi les gens voudraient rester en lien avec moi"
D'une sensation inconfortable de tristesse, nous allons passer à une souffrance profonde. Chacun à son niveau et avec son mental bien entendu.
Mais c'est vraiment, notre réaction à la sensation qui va ajouter à la souffrance donc.
La méditation et le Yin Yoga sont de belles pratiques pour nous aider à nous observer dans cette capacité de notre cerveau à créer du drame là où il n'y en a pas. C'est à travers ces pratiques que nous allons apprendre aussi à observer tous les dialogues qui se passent dans notre tête et à revenir à la sensation physique telle qu'elle se présente. A ne pas se laisser emporter par le flot de réaction.
On apprend à la fois à dissocier la sensation de la réaction et aussi à changer nos discours. C'est évidemment très dur à faire, cela demande beaucoup de pratique. Mais peitt à petit on peut réalisr à quel point parfois on rumine, on revient sur les mêmes choes et les mêmes pensées. Un exemple tout idiot, d'une mouche qui me tournait autour pendant que je faisais ce cours de Yoga, c'est une mouche, elle fait "bzzz". Au lieu d'observser simplement cet inconfort mon mental a démarrer une construction démente "Qu'est-ce qu'elle a cette mouche, elle a rien d'autre à faire que de m'embêter, elle peut pas aller dans la cuisine, mais bon sang". Je suis passé d'un inconfort moindre (une mouche, qui fait "bzzz") à un profond agaçement, que mon mental a entièrement construit.
Exemple un peu léger pour vous montrer que l'on peut dans toute situation observer nos réelles émotions et ce que notre mental construit autour. Bien entendu c'est plus facil eà dire qu'à faire, nous sommes tous "En chemin" mais on peut s'entraîner, sur notre tapis, notamment grâce à la méditation.
