Amour divin

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1 mois de cours YouTube autour du thème "Amour Divin"

Pour ce mois de Février, je vous propose de pratiquer sur le thème de l’ Amour Divin. Sur les traces de Basava, je vous invite à explorer l’Amour et la Compassion à travers le Bhakti (les chants de mantra, l’abandon au divin), le Tantra (avec l’union de Shiva et de Shakti), l’Advait Vedanta (avec le mantra So Ham) et le Jaïnisme (avec le principe de non-violence). Je vous souhaite une belle exploration !


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planning pratique yoga novembre
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Chères yoginis, chers yogis,




« Les riches


construiront des temples pour Shiva,


Que dois-je faire, moi, un pauvre homme ?


Mes jambes sont des piliers,


mon corps un sanctuaire,


ma tête une coupole d'or.


Écoute, ô seigneur des rivières qui se rencontrent,


les choses qui sont debout tomberont,


mais ce qui bouge restera toujours. »


— Basavanna 820, traduit par Ramanujan




Voici ce qu’on appelle un Vachana, un poème court dédié à une divinité. Celui-ci a été écrit au XIIe siècle par Basavanna ou Basava, une figure importante du mouvement Bhakti. Le Bhakti yoga est la voix de la dévotion, de l’amour en acte tourné vers le divin. La première description donnée de cette pratique se trouve dans la Bhāgāvād Gīta. 




Basava était non seulement un poète mais aussi un mystique. Né dans une famille brahmin traditionnelle (la caste des prêtres, la plus élevée dans le système de castes indien), il a développé une approche révolutionnaire de la religion, en opposition avec le Brahmanisme rigide et très hiérarchisé dont il était issu. 



Le mouvement spirituel qu’il a développé, appelé Virashaivas (les adorateurs ardents de Shiva) puis Lingayat, est une synthèse de : l’Advaita Vedanta qui postule qu’il existe une seule âme universelle (Ātman) qui se trouve en chacun.e de nous, du Bhakti Yoga qui consiste à cultiver la dévotion et l’amour divin, du Tantra où la pratique de chacun.e mène à l’union entre Shiva et Shakti (la polarité énergétique masculine et féminine) et du Jaïnisme pour qui la non-violence (ahimsa) est la clé de la libération (Moksha). Ainsi, pour Basava, le corps est un temple car il est l’incarnation de Shiva, du divin, et l’amour doit être au coeur de toutes les pratiques et des actes plutôt que les rituels religieux. 



Ce qu’il y a probablement de plus révolutionnaire chez Basava par rapport à son époque, c’est qu’il prônait l’égalité entre tous les êtres humains. Pour que les moins éduqués aient accès aux savoirs, il écrivait tous ses textes et poèmes en Kannada (la langue du Karnataka, l’État indien où il est né). Mais surtout, il créa un Anubhava Mantapa, un espace de discussion sur les idées spirituelles où chacun.e était le ou la bienvenu.e. Ainsi, cet espace était ouvert aux femmes et aux intouchables (ou « hors-castes » considérés comme « impurs » par le système de castes) alors même que dans le reste de la société, ces personnes n’avaient pas accès à l’éducation et aux rituels religieux. Dans cette communauté tout le monde était invité à partager une partie des fruits de son travail avec la communauté. Il s’agissait ainsi de gommer les inégalités les plus flagrantes et de permettre à tous et à toutes de vivre dignement.



De nombreuses femmes et intouchables ont ensuite suivi les pas de Basava en devenant des Sharanas, des mystiques/savants/poètes/ascètes qui propageaient l’enseignement du Lingayat et ses préceptes d’amour, d’égalité, de partage et de non-violence. 



En ces temps troublés, j’avais envie de vous partager un petit bout de la vie d’un mystique indien assez peu connu dans le monde du Yoga. Un mystique du XIIe siècle qui dénonçait déjà les dérives d’une société trop inégalitaire et qui proposait une autre voix : celle de l’amour. Car lorsqu’on considère que Shiva ou Dieu ou Ātman se trouve en tout être et en toute chose, alors si je blesse un autre être vivant ou si je me blesse moi-même, c’est en fait Dieu/Shiva/Ātman que je blesse. 



Quand, au milieu de la tempête, nous cherchons à tout prix un bouc émissaire à nos malheurs, essayons plutôt de ramener notre regard vers l’intérieur et de nous connecter à cette lumière qui reste intacte malgré tous les aléas de la vie. C’est une lumière d’amour et de sérénité. Et quand nous nous reconnectons à cet espace intérieur là, alors nous sommes à nouveau capable d’aimer.



Je vous souhaite, du coup, une belle Saint Valentin, ce temps de célébration de l’amour sous toutes ses formes !   



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