Mourir pour mieux renaitre

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1 mois de cours YouTube autour du thème "Mourir pour mieux renaître"

Pour ce mois de Janvier, je vous propose de pratiquer sur le thème “Mourir pour renaître”. L’hiver, comme le dit si bien John O’Donahue, c’est la saison où les changements s’opèrent sans qu’on s’en rende compte, alors même que la nature semble morte. L’hiver symbolise une forme de mort ou de sommeil intérieur.


C’est un temps de repos pour laisser place à une nouvelle vie, à de nouveaux projets. C’est donc un temps de seuil, de passage. Dans ce planning de pratique, je vous propose de prendre une semaine pour poser votre intention : qu’est-ce que je souhaite comme passage ? Quel seuil ai-je envie de franchir ? Puis de se poser un instant avec la question du deuil : à quoi ai-je besoin de mourir pour laisser autre chose émerger ?


Et enfin envisager différentes attitudes par rapport à nos difficultés pour initier les changements ou les accepter : se laisser aller comme l’eau d’une rivière, cultiver la gratitude, trouver la force à l’intérieur de soi.


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planning pratique yoga novembre
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Chères yoginis, chers yogis,

Je voulais célébrer cette nouvelle année avec les mots du poète irlandais John O’Donohue, que mon guruji, Emil Wendel m’a fait découvrir il y a des nombreuses années. Ses mots me touchent et me font réfléchir à chaque fois que je les lis. Dans le poème que je me suis permise de traduire avec l’aide de Google Translate (malheureusement, il n’existe pas de traduction française officielle de ses poèmes), John O’Donohue nous parle des changements dans nos vies. La nouvelle année est souvent l’occasion de prendre de « bonnes résolutions », de vouloir changer certaines habitudes. Le poète nous rappelle que la plupart des changements se font sans qu’on s’en rende compte, prennent leur temps. Comme ces moments d’hiver où tout semble mort ou endormi, mais le printemps du changement est en pleine préparation. Il nous parle aussi de ces changements brutaux et immédiats qui bouleversent parfois nos vies. Tous ces seuils à franchir qui nous font rêver ou nous paralysent. Toutes ces émotions que nous partageons en tant qu’êtres humains. Ainsi, je vous laisse avec les mots doux et pleins de compassion de John O’Donahue sur le fait de « passer des seuils ». 


« Au coeur de l’hiver, il est presque impossible d’imaginer le printemps. Le paysage gris et dépérissant est dépourvu de couleurs. Seule la désolation frappe le regard ; tout semble sévère et délimité. L’hiver est la saison la plus ancienne ; il a quelque chose d’absolu. Pourtant, sous la surface de l’hiver, le miracle du printemps se prépare déjà ; le froid s’apaise ; les graines s’éveillent. Les couleurs commencent à imaginer comment elles reviendront.


Puis, imperceptiblement, quelque part, un bourgeon s’ouvre et la symphonie du renouveau n’est plus réversible. Du cœur noir de l’hiver émerge une plénitude miraculeuse et respirante de couleurs.

La beauté de la nature insiste pour prendre son temps. Tout est préparé. Rien n’est précipité. Le rythme de l’émergence est un battement lent et progressif qui avance toujours petit à petit ; le changement reste fidèle à lui-même jusqu’à ce que le nouveau se déploie dans la pleine confiance d’une véritable arrivée. Parce que rien n’est brutal, le début du printemps nous prend presque toujours au dépourvu. Il est là avant que nous le voyions ; et alors nous ne pouvons regarder nulle part sans le voir.



Le changement arrive dans la nature lorsque le temps a mûri. Il n’y a pas de transitions brusques ou de discontinuités brutales. C’est ce qui explique la certitude avec laquelle une saison succède à une autre. C’est comme si elles avançaient selon un rythme établi à l’intérieur d’un continuum.

Changer est l’un des grands rêves de chaque cœur – changer les limites, la similitude, la banalité ou la douleur. Nous regardons souvent en arrière nos schémas de comportement, le type de décisions que nous prenons à répétition et qui ne nous ont pas bien servis, et nous aspirons à un nouveau chemin ou mode de vie plus réussi. Mais le changement est difficile pour nous. Nous choisissons souvent de continuer l’ancien modèle plutôt que de risquer le danger de la différence. Nous sommes également souvent surpris par un changement qui semble surgir de nulle part.


Nous nous retrouvons à franchir un nouveau seuil que nous n’avions jamais anticipé. Comme le printemps à l’œuvre secrètement au cœur de l’hiver, sous la surface de nos vies, d’énormes changements sont en cours de fermentation. Nous ne soupçonnons jamais rien. Puis, lorsque l’emprise d’une mentalité hivernale de longue date commence à se desserrer, nous nous retrouvons vulnérables face à une floraison de possibilités et nous négocions soudainement le défi d’un seuil.


À tout moment, vous pouvez vous demander : à quel seuil me trouve-je actuellement ? À ce moment de ma vie, que suis-je en train de quitter ? Où vais-je entrer ? Qu’est-ce qui m’empêche de franchir mon prochain seuil ? Quel don me permettrait de le faire ? Un seuil n’est pas une simple limite ; c’est une frontière qui divise deux territoires différents, rythmes et atmosphères.


En effet, c’est un très beau témoignage de la plénitude et de l’intégrité d’une expérience ou d’une étape de vie qui s’intensifie vers la fin et qui se transforme en une vraie barrière qui ne peut pas être franchie sans que le coeur soit passionnément engagé et éveillé. À ce seuil, une grande complexité d’émotions prend vie : confusion, peur, excitation, tristesse, espoir. C’est l’une des raisons pour lesquelles ce franchissement vital a toujours été revêtu de rituel. Il est sage dans votre propre vie de savoir reconnaître et d’accepter les seuils clés ; de prendre votre temps ; de ressentir toutes les variétés de présence qui s’y accumulent ; d’écouter intérieurement avec une attention totale, jusqu’à ce que vous entendiez la voix intérieure vous appelant en avant. Le moment est venu de franchir.

Reconnaître et franchir un nouveau seuil est toujours un défi. Cela demande du courage et aussi un sens de la confiance dans ce qui émerge. Cela devient essentiel quand un seuil s’ouvre soudainement devant vous, un seuil auquel vous n’étiez pas préparé. Il peut s’agir d’une maladie, d’une souffrance ou d’une perte. Parce que nous sommes tellement engagés dans le monde, nous oublions généralement à quel point la vie peut être fragile et à quel point nous sommes toujours vulnérables. Il suffit de quelques secondes pour qu’une vie change de manière irréversible. Soudain, vous vous trouvez sur un terrain complètement étranger et vous devez adopter un nouveau cours de vie.


C’est particulièrement dans ces moments-là que nous avons désespérément besoin de bénédiction et de protection. Vous regardez en arrière la vie que vous avez vécue quelques heures auparavant, et elle semble soudain si lointaine. Pensez un instant à la façon dont, à l’autre bout du monde, la vie de quelqu’un vient de changer – de manière irrévocable, permanente et pas nécessairement pour le mieux – et que tout ce qui était autrefois si stable, si fiable, doit maintenant trouver une nouvelle façon de se dérouler.


Bien que nous connaissions le nom des autres et reconnaissions le visage des autres, nous ne savons jamais quel destin façonne chaque vie. Le scénario du destin individuel est secret ; il est caché derrière et sous la séquence d’événements qui se déroulent continuellement pour nous. Chaque vie est un mystère qui n’est jamais finalement disponible à la lumière ou aux questions de l’esprit. Le fait que nous soyons ici est une énorme affirmation ; d’une certaine manière, la vie avait besoin de nous, et voulait que nous soyons.


Ressentir et faire confiance à cette acceptation primitive peut ouvrir une vaste source de confiance dans le cœur. Cela peut nous apporter un courage naturel qui chasse la peur et ouvre nos vies pour devenir des voyages de découverte, de créativité et de compassion. Aucun seuil ne doit être une menace, mais plutôt une invitation et une promesse. »

— From To Bless the Space Between Us, by John O’Donohue 

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