Pour ce mois d’Avril, je vous propose de pratiquer sur le thème Yoga et Stress. À travers ce planning de pratique, nous commencerons par nous laisser traverser par nos émotions, celles qui sont générées par un stress, un événement imprévu.
Puis je vous accompagnerai à travers des séances de Yoga qui permettent d’apaiser le système nerveux et de revenir à un état psychique et physique d’homéostasie.
Ensuite, nous laisserons les ailes du courage nous porter, pour continuer à avancer sur notre chemin ! Et enfin, nous reviendrons au repos, à travers des pratiques douces, qui nous aiderons à revenir à ce qui est, à l’essence de la vie.
Pour nous accompagner dans tout ce processus, se tiendront Kâli, déesse de la colère juste et de la transformation et Durga, la déesse guerrière du courage !
Chères yoginis, chers yogis,
Je ne croyais pas si bien dire lorsque j’ai intitulé ma dernière newsletter : « accueillir l’imprévu ». J’ai d’ailleurs bien ri quand un élève virtuel a commenté cet intitulé par un « et on peut pas lui dire d’aller se cuire un oeuf à l’imprévu ? ». Ah, comme ce serait bien ! Comme ce serait chouette si toutes les choses que nous prévoyions se passaient exactement comme nous le souhaitions. Et en même temps, cela ne serait-il pas un peu ennuyeux ? La vie est toujours plus créative que nous et c’est sans doute cela qui fait sa richesse.
En tout cas ! Bébé se présente par le siège ! Ce petit coquin ! Mon compagnon et moi n’étions pas trop inquiets à ce sujet parce que nous avons entendu pas mal d’histoires où le bébé se retournait à la dernière minute avant l’accouchement. Sans doute une manière de choisir le bon moment pour venir au monde. Mais voilà, nous ne sommes pas les seuls dans l’équation ! À la maison de naissance, où nous souhaitons accoucher, le bébé doit absolument se présenter tête vers le bas, sinon c’est direction la maternité. Et plus le temps passe et plus le bébé grossit, donc plus cela devient compliqué pour qu’il se retourne.
Évidemment, nous entendons l’argument même si nous trouvons cela frustrant et triste que nos sage-femmes ne puissent pas nous faire accoucher par voie basse, même en siège, parce qu’elles ont tout à fait les capacités de nous assister dans ce cas là ! Mais voilà, c’est le protocole !
Le protocole qui ressemble plutôt à un rouleau compresseur. L’une de nos sage-femme prend très rapidement un rendez-vous avec la maternité et une gynécologue pour faire une version manuelle du bébé (tourner le bébé à la main pour le placer correctement). C’est un acte douloureux et qui peut avoir certaines conséquences pour le bébé ou pour le déclenchement du travail. On nous annonce aussi que si à l’issue de cette procédure, lé bébé ne s’est toujours pas retourné, et que mon bassin n’est pas assez large, ce sera la césarienne programmée. C’est un choc immense pour moi. Rien que de l’écrire, j’en ai encore les larmes aux yeux.
Accoucher de manière physiologique était un élément très important pour mon compagnon et moi. J’avais besoin de sentir ma puissance de femme, une immense envie de faire cette expérience en pleine conscience et le besoin de donner la vie dans un espace plein de douceur et d’intimité.
Après cette annonce, s’ensuivent 3 jours de deuil. J’ai appris à connaître ce processus et à le laisser se dérouler en moi. Je pleure toutes les larmes de mon corps, je vois tout en noir, je laisse émerger ma colère contre ce fichu « protocole », et même contre mon bébé qui me joue ce mauvais tour ! Je laisse toutes ces émotions me traverser (tout en enchaînant les rendez-vous et les postures inversées pour aider mon bébé à se tourner !). Ce processus me permet de mieux comprendre pourquoi c’est si important pour moi d’accoucher de manière physiologique mais aussi d’accepter que les choses ne se passeront peut-être pas comme je le souhaite.
D’abord je comprends qu’un accouchement, ce n’est pas juste moi et ma spiritualité ; c’est mon corps, mon bébé et… moi, un petit peu ! Ensuite, je décide de revenir à ma bulle, à mon tapis de yoga, à mon lien avec mon bébé. Je prends le temps de me reposer, même si je suis très en retard sur mon boulot. Et nous prenons rendez-vous avec notre super doula qui nous rassure et nous explique comment nous pouvons créer certaines conditions plus favorables, quel que soit le cas de figure de l’accouchement.
Je reprends confiance. Confiance en mon corps, confiance en ma capacité à trouver du sens à tout ce qui pourra nous arriver autour de cet accouchement, confiance en mon bébé. C’est à lui de choisir et c’est ok si il choisit une manière d’arriver au monde totalement autre que ce que nous aurions souhaité.
À travers tout ce processus, je sens aussi que nous sommes déjà dans le grand chamboulement du « devenir parents » et que cela consiste avant tout à ne pas trop avoir d’attentes ! :) Et puis cela m’a aussi fait penser au thème que je vous propose d’aborder ce mois-ci et le mois prochain : le stress.
Parce qu’à travers ce que nous sommes en train de vivre, mon compagnon et moi, il y a une grosse part de stress qui nous a été transmise par le monde médical, le monde extérieur. Et puis il y a ce que nous en faisons, les pensées qui émergent en nous, les émotions que nous laissons nous traverser ou que nous enfouissons. Et enfin, le repos, la bienveillance et la capacité à revenir à l’essentiel qui nous permettent de continuer ce chemin dans la sérénité et dans la joie, malgré les obstacles et les difficultés.
Je vous embrasse bien fort !
Ariane,